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Catherine Rousselle

Le thé et ses multiples déclinaisons culturelles à travers le monde m'ont amenée vers la céramique, plus spécifiquement les objets et cérémonies japonaises. Fortement inspirée par la philosophie et l'esthétique wabi sabi, au sein desquelles sont valorisées les imperfections et l'asymétrie dans la simplicité, je favorise le craquelé au lisse, l'irrégulier au rectiligne, la suggestion au figuratif, le dépouillement à l'artifice. Ma pratique de l'art de la réparation de céramique, appelé kintsugi, est motivée par une volonté de donner une seconde chance à des objets brisés, qui gagnent d'autant plus en profondeur symbolique lorsqu'on met en valeur leur histoire. Par mon travail, je souhaite apporter des alternatives durables et authentiques à la tendance au jetable et à la production de masse qui ont corrompu notre rapport au monde naturel et matériel. Chaque petit rituel compte pour entrer en relation avec la matière, façonnée avec attention et intention : les objets fait main que l'on choisit avec intention deviennent des opportunités de reprendre contact avec l'origine de ce qui nous entoure. 

Adoptant une posture de débutante, en éternel apprentissage, je place l'exploration et l'intuition au centre de ma pratique de la céramique. Ainsi, mes collections sont éphémères, façonnées selon l'humeur du moment. Et le thé qui m'accompagne toujours à l'atelier; une gorgée entre chaque geste qui donne forme à la terre.

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Qu'est-ce que tu aimes de la coopérative de céramistes Minéral?

La collaboration entre les membres, le sentiment de faire partie d'une petite communauté. Et la lumière, la lumière dans l'atelier! Faut le voir pour le croire.

As-tu d'autres pratiques (artistique, artisanal ou autre) qui enrichissent ta pratique de la céramique?

J'ai une formation universitaire en études littéraires et je pratique la photographie depuis l'adolescence. Mon rapport aux différents langages (littéraire et pictural) influence nécessairement mon rapport à l'argile, sans même que je m'en rende compte.

Que préfères-tu du travail de la céramique?

 

Observer l'évolution d'une masse informe d'argile vers une pièce utilitaire ou une œuvre d'art. Les céramistes sont un peu des alchimistes!

 

Qu'as-tu appris sur toi ou sur la vie en général, en travaillant avec l'argile?

 

La céramique m'a appris à ralentir et à porter attention. Aussi, le processus est long et le résultat imprévisible; on apprend à accepter ce qui advient sans s'accrocher à notre idée de départ.

Y a-t-il un endroit dans le monde que tu aimerais visiter pour en apprendre davantage sur des techniques de céramique?

 

Certaines régions du Japon qui sont reconnues pour leur production de céramique, mais qui ont toutes leur style bien particulier : Hagi, Tokoname, Bizen, pour n'en nommer que quelques-unes. Le rêve : apprendre la cuisson au bois avec un vieux potier, saoule de matcha en permanence.

Quelle est l'histoire de ta pièce de céramique préférée? (La tienne ou celle de quelqu'un d'autre)

 

J'ai réparé un shiboridashi du salon de thé Camellia Sinensis, que j'utilisais avec mes collègues quand j'y travaillais, et qui a aussi survécu à un incendie alors qu'il était encore en morceaux. Il a une grande valeur sentimentale pour moi, en plus d’avoir une très jolie forme.

Quel type d'argile préfères-tu travailler, et pourquoi?

 

J'aime les terres foncées et les terres chamottées (avec des particules d'argile broyée, plus texturées), parce que je trouve qu'elles tiennent mieux lors du façonnage et qu'elles ont un fini plus naturel, plus organique. Cela dit, je travaille aussi la semi-porcelaine parfois, pour certaines collections.

Dans ta pratique, suis-tu plus l'intuition ou la méthode?

 

Même quand j'essaie d'être méthodique, mon intuition a toujours le dernier mot.

Qu'est-ce qui joue dans les haut-parleurs quand tu travailles à l'atelier?

Entre autres : Lhassa de Sela pour les journées plus lentes ou pluvieuses, et de la cumbia pour les journées plus rythmées. J'écoute souvent des balados, des livres audio ou la radio, ça me permet de m'instruire tout en étant en mouvement.

Y a-t-il un endroit où tu aimerais établir ta pratique, à l'extérieur de Montréal?

 

J'aimerais bâtir mon propre four à bois et avoir une pratique de raku à la campagne, probablement en Estrie.

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Images : Catherine Rousselle

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